La ruse du diable dans la transmission du savoir

Chaykh Mouhammad Bajabir dans sont introduction de l’explication du livre "Ar-Rawd Al-Mourbi'" dit : 

"Une dernière chose avant de se quitter,  un rappel pour ma personne et pour vous également sur deux choses.

- La première est la sincérité car « Les œuvres ne valent que par les intentions. » Que notre objectif ne soit pas de se montré, de prétendre, de recevoir des éloges, d’être félicité par les gens ou qu’on dise « C’est un étudiant » ou « c’est un savant ».Nous demandons à Allah de nous préserver des ruses du diable et qu’il nous éloigne de tels intentions malsaines qui nous feraient perdre notre vie dans de ce genre de chose sans bénéfice.

- La deuxième chose est que j’enjoins à mes frères d’être modeste et à ne pas s’élever au dessus des autres lorsqu’ils ont acquis une science, de s’imposer le comportement avec les gens de science et avec les gens en générale.

La science, mes bien-aimés, peut engendrer chez celui qui l'acquière une sorte de vanité, d’orgueil, de prétention. Elle lui donne l’impression qu’il connait et que les autres ignorent. La science bénéfique procure à son propriétaire de la modestie et nous avons déjà informé que l’imam Ahmed n’a écrit aucun livre dans la jurisprudence.

Savez vous pourquoi il n’a pas écrit sur ce sujet ? Il a écrit un des plus grand recueil de paroles prophétiques. Mais pourquoi n’a-t-il pas écrit dans la jurisprudence. Car il n’aimait pas que l’on rapporte ses propos. Ce genre de chose ne lui plaisait pas. Nous, aujourd’hui, au contraire, nous aimons cela.

Si l’un d’entre nous donne un avis sur un sujet et qu’un autre le contredit. Quel sentiment va-t-il ressentir ? Ou bien si on vient à lui en disant : « Chaykh, tu avais dit cela, mais un autre a dit que ce n’était pas comme ça. » Que va-t-il lui dire ?

Il dira : « Non, Prends mon avis ! Mon avis est le bon et le sien est faux. La vérité est avec moi et le faux est avec l’autre. La preuve est avec moi et l’autre n’a aucune preuve. »…

N’est pas comme ça ? Et il arrive, mes frères, que certains d’entre nous pratiquent ce genre de chose et il en résulte des disputes entres les étudiants. Ils disent : « L’avis le plus plausible est celui-ci. » Ils discutent les arguments de chacun et il n’y a aucun mal dans les débats scientifiques mais pas les disputes lorsque chacun veut surpasser l’autre. Ils débâtent donc et se dirigent ensuite vers le Chaykh en disant : « Certains prétendent ceci, comment les réfuter ? » Mais tu veux réfuter quoi ? Si tu veux mettre en pratique un sujet, questionne les savants et mets en pratique. Mais poser des questions pour réfuter !? N’est-ce pas comme cela que ça se passe ? 

Il veut se disputer sur ce sujet pour confirmer la vérité. Pour qu’il se conforte à savoir que la vérité est avec lui et le faux avec les autres. Vous comprenez ? S’il ne craignait pas le mensonge et la diffamation, il dirait : « L’ange Gabriel m’est venu et m’a informé que c’était la vérité… » Ces paroles ne sont pas convenable.

L’imam Ahmed n’avait pas la volonté de voir les gens prendre ses avis personnels. Mais nous, le diable nous vient et nous dit... Je parle de certains étudiants et même certains savants… Le diable vient à lui et lui dit : « Tu dois exposer la vérité ! Tu ne dois pas la cacher ! Tu dois divulguer la parole authentique, la plus plausible. »

L’imam Ahmed n’avait pas l’ambition d’imposer aux gens la parole authentique, la plus plausible… Ou plutôt ce que tu penses, ou ce qu’on prétend être aujourd’hui la parole la plus plausible. Pour l’imam Ahmed, la parole la plus juste était celle qu’il mettait en pratique et si on le questionnait, il répondait par celle-ci. Mais il ne se disputait pas avec les gens pour cela .

C'est-à-dire que s’il savait qu’untel le contredisait sur un sujet, il n’allait pas le voir en lui disant : « Non ! Ce que tu dis n’est pas juste. La vérité est avec moi, rejoins-moi ! »

Mes frères ! Cette manière de penser est basé sur un mauvais fondement. Quel est ce mauvais fondement ? C’est que tu penses faussement que la vérité se limite à ce que tu connais.

Ensuite sur ce mauvais fondement tu as établi faussement qu’il t’était obligatoire d’avertir les gens qui ne diraient pas comme toi… Vous comprenez ? Des ténèbres, les uns sur les autres.

Que nous ait-il demandé alors ? De prendre les paroles faibles et peu plausibles ? Ai-je dis cela ? Ai-je appelé à cela ? Je dis : « La parole que le savant prend en considération est celle qu’il voit etre la plus juste. » C’est une obligation, pas seulement une recommandation et il répond obligatoirement aux questions en fonction de celle-ci.

Mais il n’a pas à combattre les gens pour cela. Vous comprenez ? Pourquoi ce n’est pas obligatoire ? Pourquoi ne pas combattre les gens pour cela ? Pourquoi ne pas se hâter d’aller les voir, de les réfuter, de les soumettre au jugement, de les faire taire et de leur couper leurs langues !?

Car tout simplement, lorsqu’il pense qu’une parole est plus sure qu’une autre, c’est selon sa propre compréhension. Il ne peut être sure que c’est la volonté d’Allah, Le Puissant, Le Majestueux, seul Lui connait sa volonté.

Et mentira, mentira et encore mentira ! Celui qui prétendra que sur un sujet précis, l’avis qu’Allah a voulu est celui-ci, alors que c’est un avis sujet à la divergence entre les savants.

Vous comprenez ? Celui qui dit : « La volonté d’Allah est ceci ou cela. » Aura parlé sur Allah sans science ! C’est clair ?

Quand on informait l’imam Ahmed que ses avis personnels se rependaient dans un contré, il disait : « Informes les que j’ai changé d’avis. Je ne veux pas que l’on prenne mes avis personnels. » Comment ? Ne voulait-il pas que les gens acceptent la vérité ?

Mon cher, il ne pensait pas que ce qu’il avait comme position était la pure vérité. Il pensait que c’était une éventuelle vérité. Et on trouve des gens qui sont formels ? Qui serait sure d’avoir la pure vérité ? Seul un infaillible !

Qui d’entre nous est infaillible ? Il y a-t-il un infaillible chez nous ? Chez les sunnites il n’en n’existe pas, mais chez les « rawafid » (chiite) il y a des imams infaillibles… Et je crains que nous ayons dépassé les chiites. Car ils n’en n’ont que douze et nous, combien en avons-nous ?... Chacun à son Chaykh infaillible.

Tout cela n’est pas convenable et se sont des ruses du diable."